Le succès de la manifestation des soignants ce jour à Toulon en dit long sur la situation catastrophique des hôpitaux publics et la dégradation qui se poursuit de notre système de santé.
Macron, comme ses prédécesseurs, continue de massacrer le système de santé. Notons que, selon la DREES, (Direction de la Recherche des études statistiques) 69 000 lits ont été fermés entre 2003 et 2018. Les budgets alloués à l’hôpital public ont diminué de 10 % sur 10 ans (8,4 Mds d’euros). En 2020, plus de 5 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés dans les établissements de santé français ( étude du ministère de la santé publiée le 29 septembre). Notre pays compte désormais moins de 3 000 hôpitaux et cliniques. Selon la DREES, 25 établissements publics et privés ont été fermés en 2020 pour cause de « réorganisations et restructurations »…
Les personnels hospitaliers sont contraints d’enchaîner à cadences rapprochées des actes techniques de soins sans avoir le temps d’accompagner les malades, de donner sens à leur combat.
Souvent mal considérés, mal rémunérés, insuffisamment formés, ces personnels dont la vie au travail est devenue un enfer et la vie hors travail un purgatoire, ont été très déçus par les miettes et faux-semblants du Ségur de la santé.
Plusieurs soignants ont été gravement sanctionnés pour avoir refusé le Pass et l’obligation vaccinale. Surtout, nombre d’entre eux tombent malades ou cherchent à quitter l’hôpital public, à un point tel que, selon une enquête flash dirigée en octobre par le président du Conseil scientifique, au moins 20 % des lits disponibles sur le papier seraient actuellement fermés dans les CHU et les CHR faute de soignants.
Nous avons le témoignage de l’oncologue de Draguignan dans La Marseillaise de ce jour 11 janvier qui quitte l’hôpital à cause de la surcharge de travail. Elle est tombé d’épuisement chez elle et s’est fracturé deux côtes. « J’ai demandé ma mutation pour avoir une vie normale ».
La situation est devenue si grave que, le 12 novembre sur France-info, le professeur Rémy Salomon, président de la Commission médicale d’établissement de l’APHP a déclaré : « on est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l’hôpital » prenant pour exemple la prise en charge de plus en plus problématique des AVC sur Paris avec 30 % de lits dits critiques fermés en neurologie.