Déclaration de la Fédération du PCF VAR
Notre pays, notre département connaissent une situation inédite, une crise sanitaire majeure.
Cette crise sanitaire survient au moment où se développe un mouvement de contestation profond de notre système économique. Mouvement des gilets jaunes d’abord puis mouvement social à l’appel des syndicats contre la réforme des retraites et aussi depuis plus d’un an grèves nombreuses des soignants dans les hôpitaux en particulier les services d’urgence, dans les EHPAD. En 2018 le personnel du service des urgences de l’hôpital Sainte-Musse de Toulon a fait grève durant 118 jours.
Cette crise sanitaire survient aussi à un moment où le système bancaire international était au bord d’une crise financière dont beaucoup d’observateurs prévoyaient une ampleur supérieure à celle de 2008.
En un mot, au moment où la crise sanitaire fait éprouver à tous les habitants de la planète le besoin immédiat d’une tout autre mondialisation, le mot d’ordre reste le même : l’argent pour le profit, pas pour les êtres humains ! La domination du capital nous pousse au bord de la barbarie.
La mise au ralenti de l’économie va amplifier l’effondrement de la croissance et plonger très probablement la France et beaucoup de pays dans une récession.
L’anticipation d’une récession d’une extrême gravité conduit Paris et Berlin à engager des plans de sauvetage mettant en jeu (comme en 2008) des sommes colossales : 1000 milliards d’euros pour l’Allemagne première économie de la zone euro. Des nationalisations partielles sont envisagées.
La mondialisation capitaliste dont le fondement est une guerre économique impitoyable est directement mise en cause et une nouvelle fois la démonstration est faite que ce système économique néo-libéral sous la domination, pour ne pas dire la dictature des marchés financiers n’est plus capable de satisfaire les besoins des hommes.
La question de l’utilisation de l’argent, la question des rapports entre pays – compétition exacerbée ou coopération – sont une nouvelle fois posées avec une urgence dramatique.
En France les dirigeants, Macron, Philippe et leurs ministres qui n’ont eu de cesse depuis leur arrivée au pouvoir il y a trois ans de casser et démanteler les services publics, santé, éducation, finances publiques, collectivités territoriales – comme leurs prédécesseurs Sarkozy et Hollande – font mine de découvrir les bienfaits de ces derniers.
Dans le même temps ils n’abandonnent pas leur obsession d’exploiter au maximum les travailleurs en les forçant à se rendre au travail au risque de contracter le virus. Tout en recommandant de rester confiné !
Il apparaît maintenant de façon évidente que la crise sanitaire n’a pas été correctement anticipée par les autorités. La santé publique ne fait visiblement pas partie des priorités de ce gouvernement. Tout comme le respect de l’environnement, tout comme ce qui touche directement à l’humain.
Après la crise de 2008 le constat avait été dressé du rôle irremplaçable des services publics français qui avaient mieux amorti la crise que chez nos voisins.
Macron et son gouvernement viennent de subir une cuisante défaite électorale au premier tour des élections municipales. Ils essaient de la cacher. Ils continuent à prendre des décisions sans consultation des responsables politiques et syndicaux ni au niveau national ni au niveau départemental. Alors que la France compte des dizaines de milliers d’élus locaux dévoués prêts à s’investir pour faire face.
Les députés communistes ont refusé de voter la loi d’urgence qui permet au gouvernement de prendre des ordonnances contraires au droit du travail, aux libertés individuelles.
Les travailleurs qui sont en danger doivent pouvoir utiliser le droit de retrait ; la géolocalisation, le couvre-feu sont des atteintes à la liberté individuelle.
S’agit-il de mener la guerre contre le virus ou contre les droits des salariés ?
Les militants et les élus communistes multiplient les gestes de solidarité comme ils l’ont fait au moment des grèves en décembre, janvier et février.
Les communistes varois appellent la population à rester vigilante et mobilisée pour exiger que des moyens exceptionnels soient débloqués pour notre système de santé.