Vendredi 19 juillet 2019, vers 19h, à proximité de la préfecture du Var, un demandeur d’asile qui avait demandé la protection de la France a attenté à ses jours en s’immolant par le feu. Transporté vers le centre des grands brûlés de Marseille, il lutte contre la mort. Son pronostic vital est engagé.
M. A, est arménien, âgé de 31 ans. Il est marié et père de trois enfants dont le dernier n’a que quelques mois. En 2016, intimidé par la police, craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, il décide de quitter son pays en transitant par la Russie. A son arrivée en France, la famille dépose une demande d’asile.
Examinée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) puis par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), cette demande est définitivement rejetée en mai 2019. Dans le même temps, M.A. dépose auprès de la préfecture du Var une demande de titre de séjour afin de pouvoir soigner les troubles post-traumatiques dont il est atteint. Son dossier médical est étayé par de nombreux certificats concordants (unité de soins psychiatriques de l’hôpital de Pierrefeu du Var, de l’hôpital d’Hyères ainsi que du centre médico-psychologique d’Hyères). Plusieurs de ces certificats dont un en date du 18 juillet, soulignent la gravité de l’état de M. A. et les « risques de passage à l’acte ».
La réponse leur a été notifiée de façon plus que surprenante : la direction du centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) où la famille est hébergée, l’a convoquée pour un rendez-vous en présence de deux représentants de la préfecture, d’un représentant de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Les représentants de la préfecture lui ont notifié le rejet de la demande de titre de séjour assorti d’une obligation à quitter le territoire français (OQTF). L’OFII a mis en demeure la famille de quitter la CADA dans un délai de 7 jours.
Suite à cette réponse M. A. décide de mettre fin à ses jours.
La fédération du parti communiste varois s’indigne du traitement inhumain réservé à cette famille vulnérable. Le mode opératoire utilisé par l’Administration, la précipitation avec laquelle le dossier a été traité sont inacceptables.
Le parti communiste avec son candidat Ian BROSSAT n’a cessé lors de la campagne des élections européennes de dénoncer la conception d’une Union Européenne forteresse de la finance, barricadée, sourde aux aspirations des peuples européens, maghrébins et africains.
Il n’y a pas de crise migratoire, il y a une crise de l’accueil en Europe.
Les flux migratoires en direction de l’Union Européenne ont atteint leur plus bas niveau depuis la crise de l’accueil des réfugiés déclenché par la guerre en Syrie. Pourtant, « le péril de l’immigration » est systématiquement brandi par la droite et l’extrême droite.
Les communistes ont défendu et continuent à défendre une vision de l’UE qui soit une Union des peuples pour mettre en œuvre des politiques de solidarité, d’égalité en développant de grands services publics et prenant des mesures drastiques pour se dégager de la domination intolérable des marchés financiers.
Les communistes varois ont appelé les varoises et les varois à participer au rassemblement organisé le collectif migrant le vendredi 2 août à 15h devant la préfecture du Var à Toulon pour protester contre ces conditions indignes d’accueil des réfugiés, pour la mise en place d’une Europe des peuples contre la domination du capital.
A la suite de la rencontre des représentants de la CIMADE et de la LDH avec le préfet celui-ci a accepté de revoir le dossier, il a assuré que la famille pourrait rester dans son hébergement et il va chercher une solution pour que l’épouse puisse obtenir un emploi mais ceci n’est pas garanti.